NewsElections à la FFF: « économiquement, la Fédération termine ce mandat renforcée », estime Philippe Diallo

05/12/2024

Le président de la Fédération française de football Philippe Diallo, candidat à sa réélection le 14 décembre, estime dans un entretien à l’AFP que la FFF s’est « renforcée économiquement » depuis son arrivée à la tête de l’instance en 2023.

Q: Pourquoi briguer un second mandat?

R: « Je me présente pour accélérer et amplifier le travail initié lors de la mandature précédente. Nous avons connu des succès sportifs: une demi-finale à l’Euro, la première place en Ligue des nations pour l’équipe de France, une médaille aux Jeux olympiques, la première depuis 40 ans pour celle de Thierry Henry, ou encore une demi-finale au Mondial de futsal pour la première participation de l’équipe à cette compétition. Économiquement, la Fédération termine ce mandat renforcée, avec une perspective de développement futur très importante, qui nous dégage l’horizon sur les dix prochaines années. Enfin, il est essentiel de renforcer le programme d’engagement que nous avons lancé pour mettre la fédération au plus près des questions sociétales. »

Q: Quelles sont les grandes lignes de votre programme?

R: « Notre projet se concentre sur le développement du football amateur. Il doit également assurer une place de choix à la Fédération au sein des grandes instances internationales. L’objectif est de porter les aides actuelles de 100 millions à 150 millions d’euros par an pour soutenir le football amateur. Un développement concerté lors d’une grande conférence nationale du football français dès 2025, au cours de laquelle l’utilisation et la répartition de nos ressources seront définies avec tous les acteurs, les ligues, les districts, les clubs amateurs. »

Q: Le football professionnel français traverse une grave crise marquée par le fiasco des droits TV. Que peut faire la FFF?  

R: « La Ligue professionnelle traverse des turbulences importantes, mais la Fédération la soutient dans ces moments difficiles. Nous continuerons de la soutenir à travers la création d’une Ligue 3, du développement de la VAR, du financement de l’arbitrage. Mais si je suis réélu, très rapidement, je demanderai qu’avec la Ligue, nous puissions nous réunir avec les clubs professionnels pour voir les réformes indispensables à prendre pour faire en sorte que notre football professionnel retrouve une stabilité et une prospérité qui sont indispensables si on veut continuer à avoir des grands clubs dans le concert international. »

Q: Vous avez renouvelé le contrat de sponsoring avec Nike (plus de 100 millions par an). Comment allez-vous utiliser cette manne financière?

R: « Ce contrat prend effet à partir de 2026 et court jusqu’en 2034. Il va servir, entre autres, à soutenir le football amateur. Nous souhaitons adapter les aides apportées aux besoins spécifiques de chaque territoire, qu’il soit rural ou urbain. »

Q: Quelle place Jean-Michel Aulas occupera dans votre équipe si vous êtes réélu?

R: « Jean-Michel Aulas, mon vice-président actuel, a longtemps hésité avant de se relancer dans la bataille électorale. Il a finalement choisi de poursuivre son engagement. Il a une vaste expérience, notamment dans le développement du football féminin, et il sera chargé de continuer à soutenir et développer ce secteur, à travers notamment la Ligue féminine professionnelle nouvellement créée. »

Q: Quelles sont justement vos ambitions pour le football féminin?

R: « Il connaît une véritable dynamique, avec un nombre record de licenciées de 250.000 en 2023-2024. L’objectif est de doubler ce chiffre à 500.000 d’ici cinq ans. Mais l’attractivité est freinée par le manque d’infrastructures, les terrains et les vestiaires. Nous avons déjà doublé les investissements dans le football féminin, de 17 à 30 millions d’euros, et nous comptons développer des centres de formation spécialisés. La ligue professionnelle et une équipe de France ambitieuse, avec la Coupe du monde 2027 en ligne de mire, contribueront également à cette évolution inarrêtable. Mais il ne faut pas être trop impatient par rapport à l’ensemble des développements, parce que ça prend du temps. »

Q: L’équipe de France a connu de fortes turbulences cette année et Didier Deschamps a été la cible des critiques. Quelle est votre position sur le cas du sélectionneur?

R: « L’équipe de France, malgré des résultats sportifs satisfaisants, a parfois été critiquée pour son jeu. Nous sommes projetés vers l’objectif de la Coupe du monde 2026 aux États-Unis. Didier Deschamps a utilisé la Ligue des nations pour tester de nouveaux joueurs, de nouveaux plans de jeu. L’équipe, jeune et en renouvellement, est tournée vers les qualifications au Mondial et la Coupe du monde elle-même. L’objectif est de la maintenir parmi les meilleures au monde, gagner tout en offrant du spectacle. Et Didier Deschamps est, à mes yeux, l’homme de la situation pour y parvenir. »

Q: Votre prédécesseur Noël Le Graët ne vous a pas épargné dans la presse ces derniers temps. Comment l’avez-vous pris? 

R: « Je ne souhaite pas commenter ses déclarations, je les ai trouvées injustes, mais je n’ai pas voulu y répondre. Maintenant, chacun est libre de son expression. »

Propos recueillis par Léo HUISMAN 

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