Évidemment, on préfère quand c’est le petit poucet qui gagne. Autant pour la beauté du geste que pour la rondeur des cotes. Mais quand rien ne justifie de miser sur l’outsider en dehors d’un certain goût pour le romantisme, mieux vaut s’abstenir. La victoire du grand favori Novak Djokovic à l’Open d’Australie 2023 nous en donna un très bon exemple.
Djoko express
Le Serbe passa la quinzaine à administrer une masterclass de tennis au reste du circuit pro, top 10 y compris. Et une bonne leçon aux parieurs qui avaient misé sur ses adversaires. Bien entendu, hindsight is 20/20, mais avec un peu de recul, c’était le bon moment pour miser sur Djoko:
- Kyrgios et Alcaraz forfait
- Nadal très loin du compte, miné par son physique
- Un Djoker impressionnant depuis plusieurs mois
La conséquence ? Une marche imperturbable vers le titre. Et une impression générale laissée au fil des tours que rien ni personne ne pouvait le faire dévier du titre. Pour le plaisir des yeux, le tie-break du second set, où Djoko déroule sa science de la gestion d’échange quand la pression monte.
Source: Eurosport
C’est l’occasion de souligner que lorsque l’on parie sur l’outsider, il faut avoir de solides raisons de penser que la cote offerte vaut le risque pris. À Melbourne, aucun adversaire de Djoko ne semblait en mesure de lui faire le moindre mal. Quelques fessées en trois sets plus tard, Novak pouvait savourer son titre.
Favori et biais cognitif
S’il y avait un risque calculé à prendre, il était d’ailleurs sur la cote de Djokovic. Le Serbe a traîné tout au long du tournoi un petit souci aux ischios. Une incertitude rémunérée par les bookmakers d’un ou deux dixièmes de cote en plus. C’est toujours bon à prendre ! Jouer un ultra-favori est rarement bien payé. Mais ici, le petit boost lié à cette blessure rendait le pari acceptable.
Il faut parfois s’en contenter ! Bien entendu, si en sport les favoris gagnaient tout le temps, le monde des paris sportifs n’existerait pas. Mais gardez un oeil sur vos propres biais cognitifs lorsque vous misez sur un underdog. Parfois, on a de bonnes raisons de le faire. Parfois aussi, c’est simplement notre envie de voir David triompher de Goliath qui nous pousse à miser sur l’outsider. .